Vivre une première année d’étude, surtout en ce moment, est une épreuve dans la vie d’un étudiant. Ce thème est particulièrement d’actualité, étant donné que beaucoup d’étudiants sont confinés chez leurs parents.
Cet article ne se veut pas être une critique du fonctionnement familial, mais plutôt des conseils pour tenter de mieux vivre ensemble. Ce n’est pas le fait de vivre chez ses parents qui peut être source de mal-être, mais il est parfois possible de se sentir incompris malgré le soutien que l’on nous apporte, aussi parce que les études en santé sont particulièrement difficiles à saisir dans leur ensemble.
On se pose des questions, on se fait notre avis, on a des positions qui divergent de celles de nos parents. On grandit en fin de compte. C’est tout à fait normal, et ça fait partie du processus d’évolution de l’être humain.
❔ Mais quand à cette métamorphose, qui peut ne pas être évidente, s’ajoute une année particulièrement compliquée qu’est la LSpS/PACES, comment gérer cela au mieux ?
❔ Quels rôles les parents ont à jouer, pour n’être ni absents, ni trop présents dans les études de leur enfant ? Comment l’étudiant doit-il se positionner de son côté ?
Côté étudiant
Dire clairement ses besoins
Beaucoup de problèmes dans nos relations actuelles sont dus à des problèmes de communication. Il est important de prendre le temps de verbaliser ses besoins à ses parents, d’autant plus dans une année qui leur est inconnue. Par exemple, prendre le temps d’expliquer le contexte de la LSpS/PACES, (notamment sur le plan psychologique) les aidera à mieux percevoir les enjeux que l’étudiant traverse.
Une difficulté souvent rencontrée est de ne pas exprimer clairement ses limites et besoins. Cela peut être en termes d’espace, de gestion du temps, des tâches domestiques, … On peut facilement penser que ces “aménagements du quotidien” coulent de source, ce qui n’est pas forcément le cas. Mais dans cette période de métamorphose, les parents peuvent ne plus percevoir les besoins de leur enfant ni la meilleure manière d’y répondre.
Prendre de la distance pour que chacun puisse respirer
Même après discussion, la situation peut rester tendue. C’est souvent le résultat de cette évolution de besoins, parfois opposés, entre parents et enfants. En effet, les parents peuvent vouloir se montrer plus présents, ou au contraire laisser plus d’espace. Comme dit précédemment, il est difficile de trouver la juste place si les besoins des uns et des autres n’ont pas été clairement annoncés.
💡 Dans cette situation, n’hésite pas à prendre un peu de distance (passer du temps hors du domicile familial d’une manière ou d’une autre). Cela permettra à chacun de prendre une pause sans être dans la confrontation. Encore une fois, c’est à prendre au sens d’une “évolution divergente” et non d’une “guerre anormale”, surtout quand la pause est volontairement choisie plus que quand elle s’est imposée pour gérer une situation de crise.
En parler autour de soi
Parler fait du bien, et même si ça ne règle pas le problème, il nous paraît moins lourd à porter.
Trouver un ami de confiance à qui parler d’une situation compliquée est une bonne chose. Cela permet d’avoir un regard extérieur sur la situation, et permet de “vider son sac”.
On peut aussi passer par des professionnels, comme le CAMUS. Il s’agit d’un service qui propose des consultations psychologiques individuelles, confidentielles et gratuites, sur rendez-vous.
Côté parents
Comprendre la situation de son enfant
Lorsque son enfant devient étudiant, une partie de la réalité de son quotidien nous échappe. C’est d’autant plus vrai avec une année dense en travail et en autonomie qu’est la LSpS/PACES. Comment conseiller et aider son enfant, si on ne comprend pas l’environnement dans lequel il vit, il travaille ?
Plutôt que de se cantonner à cette maxime “On ne peut pas comprendre la LSpS/PACES tant qu’on ne l’a pas soi-même vécu”, discuter avec d’autres parents en transition ou d’autres étudiants étant passés par la LSpS (ou PACES) peut également beaucoup apporter, tout en sachant qu’on ne pourra parvenir à une compréhension totale de l’environnement de notre enfant.
Le Tutorat est également disponible pour les parents désireux de mieux comprendre les études de leur enfant. Il est possible de contacter par mail : tutoratsantestrasbourg@gmail.com
Encourager plus que juger
Dans une année aussi dure que la LSpS/PACES, les parents peuvent être tentés d’abreuver leur enfant de conseils. Même si tout n’est bien évidemment pas à jeter, il peut être préférable d’encourager son enfant pour qu’il se sente accompagné. Être disponible pour conseiller, lorsque son enfant en fait la demande, est également quelque chose de précieux.
Pour trouver le point d’équilibre entre le “pas assez” et le “trop”, quoi de mieux que de demander comment son enfant le vit ?
Accepter la différence
Que ce soit au cours d’une année de LSpS/PACES ou plus loin dans la vie, des différences entre parents et enfants feront évidemment surface.
Plutôt que de chercher à contester ces prises de positions par rapport à l’éducation transmise à leurs enfants, pourquoi ne pas considérer ces différences comme une autre voie possible ? Il est important d’accepter que son enfant est différent de soi, tout simplement.
💡 Les relations parents-enfant ne sont pas des plus simples dans cette période de transition, mais investissez-y vous à la mesure dont vous aimeriez que les autres s’y investissent.
Cette citation de François de Singly résume très bien la situation : « les uns et les autres, adultes et enfants, se transforment par cette confrontation entre la défense de leurs territoires, la reconnaissance des espaces des autres et la construction d’un monde commun où chacun est “avec” ».
En résumé
Il est important, de chaque côté, de communiquer un maximum quant à ses attentes et ses besoins. Il peut être très utile de discuter de son année et de son vécu, afin de mieux comprendre ce que vivent les uns et les autres. Surtout, ne pas juger ni s’enfermer dans de la rancœur. Chacun a ses propres préoccupations et problèmes, et il serait injuste de les ignorer.
Mais dans toutes les situations, sachons faire grandir le “mieux vivre ensemble”.