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Témoignage Laure – Réorientation IFSI

Laure est actuellement en deuxième année en soins infirmiers et a accepté de vous parler de son parcours. Elle est passée par une L1SpS et s’est réorientée en étude en soins infirmiers.

Lycée 

Quel baccalauréat as-tu obtenu ?

Un baccalauréat général avec les spécialités mathématiques et physique-chimie.

Quelle mention as-tu obtenu ?

Mention bien.

Quel étais ton niveau au lycée ?

J’étais bonne en sciences ! C’était des matières qui m’amusaient beaucoup alors les travailler était un vrai plaisir ! 

Par contre, j’étais un peu « sélective » sur mon travail… J’avais tendance à laisser de côté les matières qui me plaisaient moins, mais je faisais quand même en sorte d’avoir des bonnes notes.

L1SpS

Pourquoi as-tu voulu te lancer dans les études de santé ?

La santé a toujours été un peu une évidence pour moi. Je voulais exercer un métier où je me sentais utile, où je pouvais donner de ma personne. J’ai toujours aimé porter attention aux autres : je savais que je me plairais dans ce domaine.

Est-ce que tu t’attendais à ce que ta première année de santé (L1SpS, L2, PACES) se passe comme cela ? 

Mon sort était scellé dès le premier semestre. 

J’avais eu des bonnes notes aux deux premiers CC (contrôle continu), j’étais contente de mon travail ! Mais au troisième CC, l’hécatombe : toutes mes moyennes baissent de 3 voire 4 points et je me demande comment je vais pouvoir rattraper ça. 

Alors, je commence le deuxième semestre en sachant que je ne me rattraperai sûrement pas assez pour demander une filière. Mon seul objectif à ce moment-là était de mieux gérer mon second semestre pour m’assurer la possibilité d’aller en L2.

Comment s’est terminée ta première année ? (Oraux, conditions d’admissibilité…) 

Je n’ai pas eu une assez bonne moyenne pour prétendre aux oraux. 

Mais, j’ai atteint mon objectif : j’avais la possibilité d’aller en L2.

Comment as-tu géré cette période de résultats ? Est ce que tu t’y attendais ? 

Je m’y attendais clairement, donc aucune déception de ma part. J’étais même contente d’avoir tenu le coup tout le second semestre, d’avoir fait tout mon possible alors que je savais déjà que je n’allais rien avoir à la fin de l’année. J’ai su tenir dans un climat tendu, et ça, j’en suis un peu fière quand même.

Si ces résultats t’ont affecté(e) négativement, comment as-tu fait pour retrouver le moral ? (Famille, amis, sport, voyage, …)

Sur le coup, comme je m’y attendais, les résultats ne m’ont pas affecté. Mais le moral a chuté quelques semaines plus tard : quand votre entourage vous demande des nouvelles, que vous voyez leur espoir dans leurs yeux, mais que vous devez leur annoncer que vous avez échoué.

A ce moment-là, je m’en suis énormément voulu à moi-même. Je suis devenue assez instable psychologiquement : je me trouvais bonne à rien, de ne pas avoir réussi, j’avais l’impression d’avoir raté ma vie et que je ne serais jamais capable de faire quoique ce soit. J’avais échoué, alors c’était comme si je méritais un peu ce malheur.

Je n’avais pas fait grand chose pour aller mieux. Je sens que je suis encore impactée aujourd’hui : j’ai perdu beaucoup de confiance en moi. Mais commencer de nouvelles études m’a fait le plus grand bien, ça m’a permis de redonner un sens à mes envies, à mon travail. Et ça a fait du bien.

As-tu voulu retenter ta chance en L2 (ou en faisant une deuxième PACES) ? Pourquoi ? 

J’avais tout fait pour en avoir la possibilité, mais j’ai fait le choix de ne pas aller en L2.

J’ai beaucoup hésité, jusqu’au dernier moment. Mais je n’étais pas prête mentalement à retenter une L2, vu comment s’était passée la L1. J’avais besoin de voir autre chose, j’avais besoin de pratique, d’être dans le bain assez rapidement.

Réorientation

Quand as-tu commencé à songer à la réorientation ? 

Durant tout mon second semestre, je me posais beaucoup de questions, je faisais beaucoup de recherches sur une potentielle réorientation. Que ce soit pour le médical dans d’autres pays, ou les métiers du paramédical. J’ai passé tout mon semestre à faire des recherches, pour essayer de voir quelle option me plairait le plus.

Quels étaient tes plans de réorientation et pourquoi ? 

J’ai tenté, sans trop d’intérêt, de demander médecine en Roumanie. J’ai au final fait le choix d’écarter cette option : je me voyais mal m’éloigner autant de ma famille.

J’ai beaucoup fouillé dans les filières paramédicales, surtout les soins infirmiers. Je trouvais que c’était un métier qui se rapprochait beaucoup de mes valeurs et de comment je voulais pratiquer le soin.

Que fais-tu actuellement et depuis quand le fais-tu ? 

Je suis en deuxième année en Soins Infirmiers !

Est-ce que cela te plaît ? 

J’adore ! La formation en elle-même est parfois un peu bateau et ennuyeuse… Mais les stages changent tout ! Chacun de mes stages m’a marqué. J’ai appris tellement de choses sur moi, grâce à mes collègues, mes tuteurs, et surtout, mes patients. Ce sont des personnes pleines de ressources qui vous en apprennent tellement sur la vie. Quand on travaille dans le soin, on rencontre des personnes qui sont forcément dans une période délicate de leur vie. Alors je ne saurais vous décrire la joie procurée lorsqu’un patient vous remercie pour votre existence, vous remercie pour votre sourire, votre douceur, votre accompagnement, votre gentillesse qui aura rendu cette période difficile un peu plus agréable. C’est dans ces moments-là, que je me rends compte que je suis capable d’apporter quelque chose aux gens. C’est ce qui me donne envie de continuer.

Est ce que tu pourrais nous décrire une journée type ou un aperçu de ton année ? (Stages, TP, TD, CM, …)

La semaine se base sur un 35h. On fait la grande majorité du temps du 8h30-17h, ça arrive qu’on termine plus tôt, mais ce n’est pas toujours le cas.

On a en grande majorité des CM (cours magistraux) avec nos formateurs ou bien des intervenants externes. On a des TD (travaux dirigés) qui reprennent les plus grosses matières : on travaille des situations cliniques à ce moment-là. Des TD pour voir certains soins…

La période de stage dépend de l’IFSI, pour éviter que tous les étudiants d’Alsace partent en stage en même temps. Mais globalement : 

En première année, c’est 5 semaines de stages au S1 (semestre 1), 10 au S2 (semestre 2).

En deuxième année, c’est 10 semaines au S3 (semestre 3), et 10 au S4 (semestre 4).

En troisième année, c’est 10 semaines au S5 (semestre 5) et 15 semaines au S6 (semestre 6).

Quand on fait le compte sur les trois années, la moitié de la formation se passe en stage.

Est-ce que tu fais autre chose à côté de tes études ? (Travail, sport, musique, …)

Ces études m’ont permis de commencer pas mal de choses à côté ! J’ai petit à petit commencé à faire des activités… Je fais du tir à l’arc une fois par semaine, je vais courir, je vais 4 fois par semaine à la salle de sport. J’arrive à trouver plus de temps pour voir mes amis, ma famille, ou pour passer des moments plus tranquilles chez moi.

Est-ce que tu as un objectif professionnel en tête ? 

Je me laisse encore découvrir différents domaines pendant mes stages. Rien n’est fixé, mais c’est la pratique libérale qui me tente le plus. J’aime l’idée d’être très proche de patients, d’être dans une pratique très pluridisciplinaire.

À la fin de ton année de LSpS (ou de PACES), à quel point regrettais-tu de ne pas avoir pu rentrer en MMOPK ? (Tu peux donner une note entre 0 et 5, et/ou nous expliquer ta réponse)

6/5 ! Sur le coup, je regrettais énormément. Et comme expliqué plus haut, j’estimais que je ne valais plus grand chose.

Actuellement, à quel point regrettes-tu de ne pas avoir pu rentrer en MMOPK ? (Tu peux donner une note entre 0 et 5 et/ou nous expliquer ta réponse)

1/5… Médecine était quand même mon métier de rêve, mais aujourd’hui, je trouve vraiment un sens à ce que je fais et plus le temps passe, plus ça me plaît. Alors, il y a des jours où je me dis que d’avoir raté n’était peut-être pas une si mauvaise chose.

Est-ce que la LSpS t’a apporté quelque chose de bénéfique dans ta vie ?

Elle m’a donné une occasion de recommencer quelque chose dans ma vie. Je pense que c’était quelque chose dont j’avais besoin. J’aime voir celle que je deviens.

Est-ce que tu regrettes d’avoir tenté d’intégrer une des filières MMOPK ? (Temps perdu, année difficile psychologiquement…)

Rien n’est jamais perdu. On apprend beaucoup de choses sur nous pendant ces moments. Ça nous ouvre d’autres portes, c’est l’occasion de se donner une nouvelle chance, de recommencer à zéro et de tout donner dans un nouveau projet. Rien n’est jamais terminé, rien n’est jamais perdu. La vie est faite d’échecs et de réussites, et je trouve que ce sont nos erreurs qui nous forgent le plus. La vie ne s’arrête pas là.

Est-ce que tu aurais quelque chose à dire à un étudiant qui hésite à se réorienter après une LSpS ? 

La réorientation est une chance, une occasion qui fait peur, mais qu’il faut savoir saisir. Il y a d’autres domaines, métiers où vous pourrez vous épanouir. Vous avez la vie devant vous, vous avez le temps de recommencer 10 fois s’il le faut. C’est pas grave, tant que vous vous sentez bien avec vos choix à la fin.

Osez.

Quelque chose à ajouter ? 🌸

Ne mettez pas votre santé de côté, vous êtes précieux. Vous en valez la peine.